Documents ARCHEOZOOLOGIE 9 résultats

Résumé : "Rechercher les origines du chien conduit aux deux extrémités d'une même chaîne : à l'une, la paléontologie, à l'autre, la filiation des races. Les documents utilisés à cet effet sont les plus divers : paléontologiques, archéozoologiques, biomoléculaires, génétiques. Au-delà de l'analyse stricte des données, dans la mise au point de scenarios, la charge affective attachée au chien (et à son ancêtre le loup) est si forte, que le fantasme le dispute souvent à la raison."

Résumé : "Si la notion de race canine n'apparaît qu'avec la cynophilie moderne à la fin du XIXème siècle, la formation de différentes variétés dans les périodes antérieures répond à une mise en fonction du chien. Pour l'étude des premiers morphotypes canins apparus dans l'histoire de l'espèce, la recherche iconographique est un outil des plus intéressants. La représentation artistique n'a pas le même statut qu'une preuve scientifique, mais mettre en perspective de nombreux documents permet d'élaborer des hypothèses solides complétant les résultats archéozoologiques, par essence fragmentaires. Le chien domestique émerge tout d'abord sous un morphotype primitif non spécialisé, dont la représentation peut être suivie, à partir du mésolithique, dans l'art de plusieurs continents. Correspondant à une pression sélective modérée due au maintien d'une diversité d'utilisations, il restera par la suite un élément de la ruralité ; il se verra ainsi attribuer la conduite des troupeaux. La représentation du morphotype graïoïde, avec ses proportions étirées, apparaît ensuite en tant que produit d'une spécialisation cynégétique de milieux ouverts, Asie occidentale et Afrique du nord. Les témoignages iconographiques situent l'émergence du morphotype molossoïde dans les mêmes contrées, où elle pourrait être liée à la domestication des ongulés : la fonction dévolue au molosse est en effet la protection des troupeaux. La pression sélective induite et son orientation particulière conduisent à l'épaississement des proportions. Par la suite, un morphotype plus léger se détache pour la chasse au grand gibier. L'iconographie n'apporte cependant pas la preuve d'une parenté directe entre spécimens antiques et chiens actuels. Il faut ainsi distinguer filiation génétique et filiation fonctionnelle."

Résumé : "Les études archéozoologiques en archéologie préventive n'autorisent pas encore la mise en oeuvre de méthodes, entre autres les analyses morphométriques ou génétiques, pour l'identification ou la description des espèces. Néanmoins, les données acquises simplement sont suffisamment éloquentes. C'est le cas pour les chiens dans la perception de sa taille, de sa robustesse, et de sa conformation. Nous proposons de suivre l'évolution de ces aspects en France de la période Néolithique à la fin du Moyen Âge, tout en exposant les limites de l'archéozoologie courante, illustrées par la difficulté à séparer chien et loup, et même chien et renard à partir des mesures osseuses. Si le Néolithique présente un groupe homogène d'animaux de modeste corpulence, la période gauloise connaît des diversifications de taille qui s'accentuent au cours de la période romaine. Celle-ci est aussi marquée par la présence affirmée de la forme basset. Le Moyen Âge conserve ces acquis. Simultanément, les témoignages iconographiques et textuels ne reflètent pas ou très incomplètement ceux de l'archéologie."

Résumé :

"Si la présence de chiens dans des sépultures humaines préhistoriques ne permet pas d'en faire un témoignage de stratification sociale précoce, c'est à partir de l'émergence de morphotypes spécialisés que la possession de certains chiens a pu constituer un vecteur de prestige pour les élites sociales : puissants molosses, hauts lévriers, chiens nains de compagnie. En Europe, à partir de l'époque féodale, les meutes étoffées de chiens courants braccoïdes, qui font l'objet de soins attentifs, sont aussi pour l'aristocratie un marqueur social, tandis que le chien nain se fait le compagnon spécifique des élites féminines. À l'avènement de la cynophilie moderne, c'est le chien de race, en priorité des morphotypes précités, qui devient un attribut de classe. Avec sa démocratisation au XXe siècle, le chien de race a perdu en partie cette valeur suggestive, même si elle peut rester toutefois un facteur de démarrage de certaines modes canines ou de certains choix de races rares."

Résumé :

"Une des grandes aventures de l'humanité est la domestication de l'animal. Pendant des milliers d'années, l'homme a appris à dominer et à transformer les espèces les plus diverses. 
Du lapin au cheval, du chien au bœuf, de l'animal de compagnie à la bête de somme, le chasseur devenu paysan crée l'animal et maîtrise son environnement. 
Avec une approche neuve, Achilles Gautier nous dévoile une histoire parallèle : celle de la nature apprivoisée et modifiée." [source éditeur]

 

Si tous les animaux domestiques sont convoqués pour soutenir la réflexion des différents chapitres, le chien, comme plus ancien animal domestique, a une place privilégiée dans le chapitre 4, intitulé : "À quoi se reconnaissent les premiers animaux domestiques, et le plus ancien animal domestique : le chien" (pp. 99-126)

Résumé :

"Passionné des animaux depuis son enfance, l'auteur a fait du chien sa profession en tant qu'instructeur canin dans l'armée de terre en servant outre-mer et en métropole. À l'issue de quoi, il devient éducateur canin pour particuliers et animateur avec son chien médiateur au sein de diverses collectivités locales. Investigateur né et passionné d'histoire, il intervient dans des opérations archéologiques avec l'institut national de recherches archéologiques préventives. L'auteur associe sa passion du chien, avec l'archéologie et l'histoire pour écrire un ouvrage canin complet, suite à douze années de travail acharné, et grâce à l'écoute de conférences, à la lecture d'anciens ouvrages, de thèses vétérinaires, et de documentations historiques. Collectionneur d'objets anciens sur le chien berger, il perfectionne son savoir en se cultivant sur l'art canin auprès d'antiquaires et grands historiens dans le monde entier au cours de ses voyages. Rédacteur d'articles dans diverses revues canines, il se perfectionne avec des médiévistes sur la vie des chiens au temps des rois de France. Histoire, archéologie, typologie, cynégétique, éthologie, hygiène sanitaire, tout est là pour satisfaire le lecteur dans cet ouvrage, qu'il soit néophyte ou passionné. L'auteur témoigne de ses études comportementales lors de nombreuses randonnées canines éducatives, dans diverses régions françaises et étrangères, dans des clubs, des associations canines, et des refuges. La richesse de ce livre nous renvoie à la question de la place du chien dans notre société, du chien sacrifié pendant des siècles, au malheureux chien trop humanisé de nos jours, qui cherche toujours sa véritable identité parmi nous." [source éditeur]

Résumé :

"Cet ouvrage propose de construire une histoire animale de Paris en articulant deux principaux objectifs. D'une part, il s'agit de rendre visibles le rôle et la place des bêtes dans l'histoire de la ville et de révéler que ce sont aussi les vaches, les mésanges, les loups, les fouines, les faucons, les girafes, les chevaux, les brochets et les cerfs qui ont fait le Paris d'aujourd'hui. Alors que les animaux ont longtemps été effacés ou minorés des récits dominants, l'histoire que nous campons tente de mettre en lumière ce que la présence animale a généré dans la capitale." [Source éditeur]

Résumé : "Parmi les millions d'animaux momifiés par les anciens égyptiens, le chien est l'un des plus représentés. L'Égyptologie et l'Archéozoologie, en étudiant respectivement les textes et les représentations d'une part, et les vestiges animaux d'autres part, ont donné de véritables clefs pour comprendre ce contexte chrono-culturel si particulier. L'objectif de la première partie de cette thèse est de donner au lecteur les principales connaissances utiles à l'étude du crâne (sans la mandibule) du chien en Égypte ancienne, en proposant une approche interdisciplinaire entre Sciences naturelles et Histoire, afin de mieux appréhender les relations Homme-chien dans ce contexte si particulier. La deuxième partie, expérimentale, consiste en l'étude d'environ 140 crânes de chiens momifiés adultes provenant des nécropoles E9, N22 et P5 du site d'El-Deir dans l'oasis de Kharga. Une étude morphologique et morphométrique est effectuée. Les particularités dentaires, les pathologies et des caractères qualitatifs cités dans la littérature pour la détermination du sexe sont étudiés. Morphométries classique et géométrique sont appliquées conjointement afin de tenter d'identifier morphotypes et sexes. Les critères utilisés sont préalablement testés sur une collection de référence constituée de chiens de races variées et de sexes connus, de période actuelle (collections au MNHN et du Muséum de Genève) ou issus d'un contexte archéologique voisin (chiens de Kerma). Les résultats obtenus suggèrent que les chiens d'El-Deir proviendraient au moins en partie d'un élevage confiné, propice à des conditions sanitaires médiocres et aux mauvais traitements. Les chiens sont de morphotypes variés avec une majorité de parias semblables aux chiens de Kerma. La possibilité d'une reproduction locale avec une forte consanguinité est avancée. Enfin, la validation croisée des méthodes utilisées pour la détermination du sexe sur des chiens de races variées incite à la prudence quant à l'utilisation de critères fréquemment utilisés en Archéozoologie."

Résumé :

"Les changements culturels et techno-économiques majeurs survenus en Europe entre 7000 et 4000 ans avant J.-C., notamment le développement de l'agriculture, ont eu d'importantes répercussions sur les animaux qui vivaient près des hommes. Le chien, seul animal domestiqué depuis déjà plusieurs millénaires, est probablement un bon marqueur de l'évolution des sociétés humaines à cette époque. Bien que de nombreuses données nous informent sur son statut et sa diversité génétique, très peu d'études ont documenté sa variabilité morphologique et les éventuelles adaptations fonctionnelles en découlant, en lien avec les contraintes anthropiques. En outre, à ce jour, aucune étude n'a exploré la variabilité des renards roux anciens, bien qu'ils soient susceptibles de développer les mêmes adaptations que les chiens (mais dans une moindre mesure en raison de leur nature commensale). Dans cette thèse, une approche morpho-fonctionnelle innovante est utilisée pour décrire l'évolution de la mandibule (l'os le mieux préservé dans les séries archéologiques et un élément fonctionnel important de l'appareil masticateur) du Mésolithique au tout début de l'âge du Bronze en Europe occidentale et au sud de la Roumanie. La photogrammétrie et la morphométrie géométrique sont utilisées pour quantifier la forme des os en 3D. Dans un premier temps, les facteurs de forme et les relations forme-fonction au sein de l'appareil masticateur sont explorés dans un échantillon de chiens et de renards modernes. Les muscles masticateurs d'environ 120 chiens de différentes races et de renards ont été disséqués. Un modèle biomécanique d'estimation de la force de morsure à partir des données musculaires est établi et validé par des mesures in vivo. De fortes interrelations entre le crâne, la mandibule, les muscles masticateurs et la force de morsure sont démontrées pour les deux espèces, soulignant la forte intégration malgré les sélections artificielles extrêmes chez les chiens modernes. Un modèle prédictif de la force de morsure utilisant la forme des fragments mandibulaires est donc développé pour interpréter les variations de forme dans l'échantillon archéologique. Les impacts des facteurs de développement et environnementaux (climat, urbanisme, alimentation) sur la forme ou la fonction sont quantifiés par l'étude de 433 renards australiens. Ensuite, la variabilité des chiens et des renards anciens (528 chiens et 50 renards)est comparée à celle des canidés modernes (70 chiens, 8 dingos, 8 loups, 68 renards). De fortes différences morphologiques sont démontrées pour les deux espèces, ce qui suggère des différences fonctionnelles. Les chiens anciens semblent très variables en termes de taille et de forme, bien que moins variables que les chiens modernes. Les hypertypes récents n'ont pas d'équivalent dans notre échantillon archéologique. Plus surprenant, certaines formes anciennes ne sont pas trouvées dans l'échantillon moderne. Enfin, la variabilité existant chez les chiens avant l'âge du Bronze est explorée et mise en relation avec les informations déjà disponibles. De fortes différences entre l'Europe de l'Est et de l'Ouest sont mises en évidence, reflétant les histoires très différentes des populations canines dans ces deux régions. Dans chaque zone géographique, des différences temporelles mais aussi culturelles dans la taille et la forme des chiens sont démontrées. L'étude des renards, bien que limitée en raison de la rareté des restes, révèle l'existence d'une diversité relativement importante. Les variations de taille et de forme sont alors probablement plus liées à des variations géographiques et climatiques qu'à des contraintes anthropiques. Des différences dans la force de morsure au fil du temps sont suggérées pour les deux espèces, ce qui laisse supposer des changements dans la fonction du chien, et peut-être des adaptations fonctionnelles à un régime alimentaire de plus en plus influencé par les pratiques humaines."