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Résumé :

Présentation d'un cas d'hémangiopéricytome de grade II chez un bouledogue français mâle entier âgé de 8 ans, présentant une masse sur la face palmaire du carpe gauche.

Description des examens clinique et complémentaires pratiqués, des options thérapeutiques proposées, de la prise en charge chirurgicale associée à une électrochimiothérapie et du suivi pour ce cas. 

La discussion porte ensuite sur les sarcomes et l'hémangiopéricytome, les traitements possibles : chirurgie, traitements adjuvants de la chirurgie lors d'hémangiopéricytome appendiculaire (radiothérapie, électrochimiothérapie, chimiothérapie métronomique, amputation) et la cicatrisation par seconde intention dans le cas d'une plaie en regard des extrémités des membres.

Résumé : "Le nombre de bouviers bernois a beaucoup augmenté en France ces dernières années. Bien qu'il s'agisse de chiens d'apparence robuste, les bouviers bernois ont une faible espérance de vie. Plusieurs études ont été menées dans différents pays afin de déterminer les causes de mortalité du bouvier bernois. Il a été mis en évidence que le bouvier bernois était tout naturellement affecté par les maladies propres aux grandes races telles que les troubles locomoteurs et le syndrome de dilatation torsion d'estomac. Mais les cancers sont la cause dominante de leur mortalité. Le sarcome histiocytaire est le plus fréquent. Il est caractérisé par des atteintes précoces d'évolution rapide. Notre enquête épidémiologique sur l'histiocytose maligne vise à identifier le rôle du genre, de la stérilisation, de l'alimentation, de la localisation tumorale, des antécédents pathologiques et familiaux des individus dans la fréquence d'apparition de sarcomes histiocytaires chez le bouvier bernois."

Résumé :

"Le sarcome histiocytaire (SH) canin est un cancer particulièrement agressif et d'évolution rapide, notamment chez les Bouviers Bernois, où il se développe principalement sous sa forme disséminée et peut être responsable de la moitié des décès par maladie dans cette race, notamment en raison de son diagnostic trop tardif. Dans ce contexte, un biomarqueur permettant un diagnostic précoce présenterait un réel intérêt, afin de leur faire bénéficier d'une prise en charge médicale plus précoce et ainsi espérer améliorer la durée de survie de ces animaux. Des études génétiques ont identifié le gène PTPN11, codant pour la protéine SHP-2, comme potentiel oncogène spécifique du sarcome histiocytaire du Bouvier Bernois. Des mutations de PTPN11 entrainent une altération de la structure de SHP-2 et son activation constitutive, engendrant une stimulation accrue de la voie de signalisation Mitogen-Activated-Protein-Kinase, d'où une prolifération incontrôlée des cellules histiocytaires. En outre, il a été montré que des mutations du gène PTPN11 pouvaient être détectées dans l'ADN circulant du plasma à l'aide de techniques de séquençage nouvelle génération.

 

L'étude expérimentale menée dans ce travail a permis de suivre une cohorte de 35 Bouviers Bernois sur plus de deux ans, par des prélèvements sanguins réguliers. Six individus sont décédés d'un sarcome histiocytaire présentant une mutation de PTPN11 (diagnostic confirmé par analyse histopathologique). Les prélèvements sanguins antérieurs et séquentiels de ces chiens ont été analysés par extraction d'ADN puis détection des mutations de PTPN11 par ddPCR (digital droplet Polymerase Chain Reaction). La mutation concernée de PTPN11 se retrouvait dans le plasma des chiens de 1,11 jusqu'à 11 mois avant leur décès ; et en moyenne 129 jours (et jusqu'à 287 jours) avant le diagnostic clinique de suspicion posé par le vétérinaire traitant. Ces résultats sont extrêmement prometteurs pour l'oncologie vétérinaire où un test de diagnostic précoce du sarcome histiocytaire pourrait être développé ; mais également pour la maladie homologue humaine, pour laquelle une des mutations étudiées chez les Bouviers Bernois et détectée dans cette étude a été identifiée chez des patients humains atteints de SH."