Comentario : Rédigée en vers, cette satire enlevée est introduite par le président des chiens confédérés : il convoque un parlement des chiens pour réagir à un nouvel édit liberticide du Pouvoir.
Le jour du Parlement, interviennent d'abord les chiens de berger, puis les dogues, puis un gracieux caniche, un terre-neuve qui parle aussi pour les Saint-Bernard. Ils dénoncent les décrets successifs qui rendent les chiens non plus serviteurs mais esclaves : port de la muselière, chasse aux chiens errants, interdiction des combats, lutte contre la rage.
Ainsi traités par le Pouvoir, ils ne pourront plus remplir leurs missions. L'assemblée devient très tumultueuse lorsqu'on donne la parole aux "traîtres" : "agents de police et complices des maîtres".
Le lévrier prononce un discours final, où la presse est maltraitée : c'est elle qui se fait l'écho du Pouvoir. Elle est, elle aussi, muselée. La fin est réellement politique, et courageuse. L'auteur dénonce ainsi, de brillante et réjouissante façon, une double muselière.