Teulioù CAPTIVITE 4 résultats

Résumé : "Le chien (Canis lupus familiaris) est désormais considéré comme un être sensible. Il est cependant utilisé comme modèle expérimental et les contraintes imposées par les conditions de laboratoire ne sont pas toujours compatibles avec son bien-être. Cette incompatibilité peut alors engendrer des problèmes de santé chez les animaux de laboratoire. La législation européenne impose donc de nouvelles normes sur les locaux expérimentaux, et la notion d'enrichissement apparaît primordiale dans la réglementation européenne concernant les locaux d'hébergement. Cette notion nécessite une bonne connaissance des besoins de l'espèce, l'établissement de protocoles pour évaluer quel type d'enrichissement utiliser et le contrôle des effets sur les populations concernées. Cette étude, réalisée sur des Goldens et Labradors Retrievers appartenant à l'Unité D'Étude et de Traitement des Myopathies et sur des Beagles du Laboratoire de Reproduction des Carnivores Domestiques de l'École Nationale Vétérinaire d'Alfort, en testant de façon indépendante trois types d'enrichissements potentiels chez trois races différentes, démontre l'intérêt et la facilité de mise en place d'enrichissements variés, afin d'améliorer le bien-être des chien de laboratoire. L'ensemble des animaux présents dans l'étude présentaient des stéréotypies et exprimaient des comportements révélateurs d'un état de stress. La mise en place des enrichissements a apporté des changements encourageants en termes de budget-temps et d'expression des comportements. Par exemple, la mise en place de plateformes était intéressante pour les Beagles qui s'en servaient à la fois comme lieu de repos mais aussi comme poste d'observation. L'ajout de jouets Kong ® garnis semblait diminuer les vocalisations de deux Labradors et pourrait avoir un effet positif sur l'expression des comportements de mâchonnement et de léchage de babine pour deux Goldens Retrievers. Le fait d'introduire des sorties entraînait surtout une modification du comportement des chiens vis-à-vis des expérimentateurs, mais pouvait par exemple être mis à profit dans le cadre d'une réhabilitation des animaux de laboratoire en animaux de compagnie. Les limites de notre étude se situent principalement dans le manque de données dû essentiellement au nombre d'animaux observés ainsi que dans la difficulté à contrôler l'environnement expérimental. Cependant, ces résultats montrent tout l'intérêt de la validation d'un enrichissement chez les chiens de laboratoire, que cet enrichissement soit physique ou social, et son impact positif en termes de bien-être comportemental."

Résumé : "Le fonctionnement du bas appareil urinaire est complexe et fait intervenir de nombreux acteurs locaux et centraux. La propreté urinaire dépend de l'intégrité de ces acteurs qui permet un fonctionnement coordonné des sphincters urétraux et de la vessie assurant l'alternance de phases de remplissage et de vidange vésicale. C'est une condition nécessaire mais non suffisante, un apprentissage rigoureux et bien mené est essentiel à l'acquisition de la propreté par un chien. Afin d'évaluer le fonctionnement du bas appareil urinaire et la continence urinaire, l'examen urodynamique s'avère être un examen de choix. L'objectif de ce travail a été d'étudier l'effet de l'éducation de chiens vivant en chenil sur la continence urinaire à l'aide d'examens urodynamiques. Il en ressort que les chiens de chenil présentent une continence urinaire et une miction physiologiquement comparable aux chiens éduqués. Les chiens sont très rapidement propres et ce point n'est pas un frein à leur adoption. Notre étude met également en évidence l'effet de l'apprentissage sur les longueurs fonctionnelles urétrales, les capacités vésicales et les pressions seuils qui ont tendance à s'améliorer avec l'éducation du chien. Cette étude a permis d'établir que le chien vivant en chenil est un modèle expérimental pertinent afin d'étudier la continence urinaire. Cependant, l'étude met en exergue l'importance de l'aspect comportemental sur certains paramètres ce qui pourrait constituer un biais."

Résumé :

"L'abandon des chiens et chats en France est une problématique au centre des travaux des préoccupations de l'Observatoire de la protection des carnivores domestiques (OCAD) créé en 2021. Dans le cadre de ses missions, l'OCAD a fait ressortir la prévalence de certaines races de chiens en refuge. 

 

Ce travail propose de faire l'état des profils de chiens abandonnés en France d'après les données bibliographiques récentes et de comprendre ce qui amène les propriétaires à l'abandon de leur animal. À partir de ce bilan, nous avons passé en revue plusieurs races dont le profil semble ressortir : les bergers belges, le berger allemand, les molossoïdes avec le rottweiler et le dogue argentin et enfin l'american Staffordshire terrier et le Staffordshire bull terrier. En comprenant comment la sélection génétique exercée par l'Homme sur certaines races de chien est à l'origine de traits comportementaux héréditaires, il est évident que les races que nous avons choisi d'étudier sont, pour la plupart, des races que l'on peut qualifier comme étant “à besoins spécifiques”. En cela, on entend que les propriétaires de ces chiens doivent être davantage précautionneux dans leur éducation et la réponse à leurs besoins. 

 

À partir de ce constat, nous avons cherché à saisir l'impact de l'environnement spatial et social du chien sur son bien-être et, dans le cas échéant, la réponse comportementale du chien à un état de mal-être chronique ou un stress aigu. On remarque alors que de nombreux comportements anormaux, mentionnés dans les motifs d'abandon, correspondent à des signes de stress chronique chez le chien. Si on ne peut pas évaluer ce stress chez le propriétaire, on note cependant que, de l'abandon, jusqu'à la vie en refuge à plus ou moins long terme, les facteurs de stress sont nombreux pour le chien. Ainsi, des animaux n'ayant initialement aucun trouble comportemental pourront en développer après leur abandon, quant à ceux qui sont abandonnés pour des raisons comportementales, on pourra noter une aggravation des troubles, voire l'émergence de nouveaux comportements anormaux, plus graves, parfois irréversibles. L'adoption de ces chiens va donc être plus compliquée, les échecs d'adoption seront plus fréquents et le séjour en refuge plus long. Si à cela s'ajoute la catégorisation de certains chiens et les règlementations strictes qui en découlent, les freins à la sortie des refuges pour ces animaux sont nombreux."