Documentos JUSTICE 3 résultats

Entretien avec Franck Rastoul, procureur général près la cour d'appel d'Aix-en-Provence, qui a créé dans cette ville une Cellule de lutte contre la maltraitance animale (Cluma). Il revient sur la création du premier Pôle environnement et maltraitance animale (Pema) à Toulouse en septembre 2022 et sur les enseignements qu'il a pu en acquérir. Il détaille ensuite la composition et les objectifs poursuivis par la Cluma. La question de la faune sauvage protégée, avec la présence du loup, est également évoquée.

Focus sur les trois structures en France pour lutter contre la maltraitance : le Pema (Pôle environnement et maltraitance animale), le Colden (Comité de lutte contre la délinquance environnementale liée à la maltraitance animale), la Cluma (Cellule de lutte contre la maltraitance animale).

L'auteur développe une réflexion sur l'intelligence des animaux, en partant de l'héritage des philosophes et des scientifiques comme Descartes ou Buffon, qui leur nient cette capacité. En s'appuyant sur d'autres auteurs, sur des observations, sur des anecdotes historiques et sur ses propres déductions, il démontre l'intelligence des animaux, principalement des mammifères, dont le cheval, le chien, le chat. Il mentionne aussi leurs langages, leur capacité à se comprendre entre espèces, leur entraide, réfléchit sur leur instinct.

Le chapitre sur le chien s'intitule "sa bonté le chien". L'auteur montre comment l'animal était utilisé dès l'Antiquité grecque ou égyptienne pour la chasse, pour la divination ou comme gardien. Il évoque aussi son rôle dans les religions, les traditions concernant le culte des chiens morts, l'art et la statuaire des chiens. Différents exemples sont donnés concernant l'entraide des chiens, leur fidélité à l'homme ou encore leur utilisation comme chien commissionnaire. Les exemples sont pris dans l'histoire des personnages célèbres, dans les faits divers, mais ne sont pas sourcés.

Le dernier chapitre, intitulé "le procès des animaux", mentionne des procès intentés à des animaux par les autorités religieuses, notamment lors d'épidémies ; un jugement concernant une chienne est évoqué (p. 224).

"Le juge Dandin condamne un chien voleur : la scène de Racine fait toujours bien rire. Chacun y voit une pure invention comique. Détrompons-nous ! Une jument était traduite en justice en 1668 : l'année même des Plaideurs. Tous les gros animaux devenus malfaisants ont défilé devant la justice civile…

D'autres "malfaiteurs" étaient plus redoutés encore : les insectes et rongeurs lorsqu'ils ravageaient en foule les vignes, les champs, les greniers, laissant derrière eux la famine. Ces bestioles relevaient d'une autre justice, celle de l'évêque, l'officialité. Les chenilles ou les souris contu­maces étaient condamnées à déguerpir, mais elles obtenaient un lieu de retraite. 

De tels procès s'ébauchent au 9ème siècle : ils ont duré 1 000 ans. De vieilles et authentiques archives en ont révélé tous les détails, souvent stupéfiants, dont ce livre fourmille. Le burlesque y côtoie à nos yeux le tragique. Mais l'auteur ne se contente pas de dresser le premier inventaire complet de ces faits divers hors série. Il nous dit ce qu'en ont pensé les meilleurs observateurs : les gens de Justice et d'Église qui en ont été les acteurs, les témoins, puis les historiens. 
Pourquoi ces malheureux animaux condamnés ? Non pas comme moralement mais comme juridiquement responsables ; ainsi la forêt était abattue pour avoir abrité un meurtre…

Les procès d'animaux nous semblent cruels ou dérisoires. Ils révèlent chez nos ancêtres un sens de la justice bien différent du nôtre, mais non moins profond, plus naïf et plus religieux. 

Par sa nouveauté et son style alerte, ce petit livre passionnera tous les curieux de l'aventure animale et de la petite Histoire, des affaires judiciaires, des créations médiévales et de la pensée chrétienne." [source éditeur]