Résumé : Les relations sociales complexes que peuvent entretenir les animaux entre eux nécessitent des capacités cognitives particulières parmi lesquelles la faculté de reconnaître ses congénères familiers. Au sein du règne animal, les chiens tiennent une place tout à fait particulière de par la relation étroite qu'ils entretiennent avec l'homme depuis 15000 ans. Cette coévolution de l'homme et du chien, et la situation de dépendance de ce dernier envers l'homme que lui confère son récent statut d'animal de compagnie, a amené le chien à développer des capacités de communication interspécifique sans égales ; celles-ci devraient s'accompagner des capacités cognitives permettant de reconnaître les humains à qui ils s'adressent. Afin de déterminer si le chien est effectivement capable de reconnaître visuellement les humains qui lui sont familiers, nous avons mis en place un protocole expérimental de discrimination simultanée d'images fixes en 2D, à l'aide d'un conditionnement opérant à renforcement positif de nature alimentaire. Notre étude n'a pas permis d'affirmer avec certitude que les chiens sont capables de discriminer visuellement les images de visage d'humains familiers, d'images de visage d'humains non familiers. Il semble toutefois que certains chiens soient capables d'utiliser le concept de familiarité pour former des catégories ce qui laisse supposer qu'ils se font une représentation mentale, conceptuelle de leur environnement. Une étude complémentaire avec des stimuli visuels et auditifs, et menée sur un plus grand nombre d'animaux, serait intéressante à mettre en oeuvre afin de déterminer dans quelle mesure les différents modes sensoriels interviennent dans la reconnaissance de l'humain familier.