Résumé : "Si la présence de chiens dans des sépultures humaines préhistoriques ne permet pas d'en faire un témoignage de stratification sociale précoce, c'est à partir de l'émergence de morphotypes spécialisés que la possession de certains chiens a pu constituer un vecteur de prestige pour les élites sociales : puissants molosses, hauts lévriers, chiens nains de compagnie. En Europe, à partir de l'époque féodale, les meutes étoffées de chiens courants braccoïdes, qui font l'objet de soins attentifs, sont aussi pour l'aristocratie un marqueur social, tandis que le chien nain se fait le compagnon spécifique des élites féminines. À l'avènement de la cynophilie moderne, c'est le chien de race, en priorité des morphotypes précités, qui devient un attribut de classe. Avec sa démocratisation au XXe siècle, le chien de race a perdu en partie cette valeur suggestive, même si elle peut rester toutefois un facteur de démarrage de certaines modes canines ou de certains choix de races rares."