Résumé : La lutte intensive contre les rongeurs a été à l'origine d'une utilisation massive de raticides anticoagulants. Afin de faire face à l'apparition de résistance à la fois comportementale et génétique, les professionnels de la dératisation ont été contraints d'utiliser des molécules de plus en plus puissantes et rémanentes. Cette résistance se traduit d'un point de vue biochimique par une modification de l'activité de la vitamine K époxyde réductase (VKOR) qui s'accompagne comme l'ont montré Pelz et al. (2005) d'une mutation dans VKORC1, une sous unité du complexe enzymatique VKOR. Dans ce contexte, les données recueillies par le C.N.I.T.V. de Lyon entre 1993 et 2004 sur les intoxications des carnivores domestiques par les anticoagulants, le changement de pratique des dératiseurs qui tendent à utiliser de plus en plus des composés de deuxième génération en première intention dans le but de prévenir tout échec de leur campagne, au détriment d'une utilisation raisonnée des anticoagulants qui entrerait dans le cadre d'une gestion concertée de la résistance aux anticoagulants entre les différents acteurs de la lutte contre les rongeurs.