Résumé : "La pandémie de la COVID-19 et la guerre en Ukraine ont motivé la mise en place de dispositifs dérogatoires facilitant l'entrée sur le territoire français des carnivores domestiques touchés par ces crises. Ce faisant, une analyse du risque rabique était indiquée pour évaluer une supposée augmentation du risque d'introduire la maladie en France, les animaux concernés provenant en majorité de pays non indemnes de rage. 
 
Des enquêtes réalisées auprès de 28 DDPP et de 52 vétérinaires, en 2024, ont montré une influence sur le risque d'introduire le virus rabique moindre pour la crise sanitaire, mais non négligeable pour la guerre en Ukraine. 
 
En effet, un nombre important de carnivores domestiques ukrainiens est arrivé sur le territoire français depuis février 2022. Ce nombre a été estimé à plusieurs milliers. Parmi eux, 96% ne respectaient pas les conditions habituelles d'introduction, mais seulement 47% ont été déclarés aux DDPP par les vétérinaires et ont ensuite pu faire l'objet d'une surveillance. Une étude quantitative du risque rabique lié à cette crise serait indiquée par la suite afin de justifier les mesures de futurs dispositifs dérogatoires, et aider à une prise de conscience des vétérinaires canins sur l'importance de leur rôle dans la surveillance épidémiologique des dangers sanitaires. 
 
Bien que son influence sur le risque rabique ait été moindre, avec peu d'animaux concernés par un rapatriement depuis l'étranger, la pandémie de la COVID-19 a eu un impact important sur la pratique des vétérinaires et sur l'intégration de l'approche « One Health » à la gestion de crise en France."