Annotatie : "Moi, écrivain américain, écrivant sur l'Amérique, je travaillais de mémoire, et celle-ci n'est autre qu'un réservoir cabossé, déformé. Je n'avais pas entendu le langage de l'Amérique, humé l'odeur de son herbe, de ses arbres, de son fumier, vu ses collines et ses cours d'eau, ses couleurs et ses qualités de lumière. Je n'en connaissais les changements que par les livres et les journaux. Mais, plus encore, je n'avais pas "senti" le pays depuis vingt-cinq ans. Bref, j'écrivais de quelque chose que j'ignorais et, à mes yeux, un écrivain de ce genre est un criminel. Vingt-cinq ans avaient déformé mes souvenirs."
Dans Mon caniche, l'Amérique et moi, Steinbeck part à la recherche de ce vaste continent que ses souvenirs déforment et que le "progrès" a transformé. Comme compagnon de voyage, il choisit le meilleur de tous : son chien, Charley, "vieux gentilhomme français né à Bercy". Et, avec eux, nous traversons une Amérique vivante, lumineuse, chaude, odorante.
Nous nous lions avec des serveuses de restaurants, des chauffeurs de poids lourds ; nous fuyons devant la folie meurtrière des Nemrods d'opérette qui auraient vite fait de prendre le pauvre Charley pour un chevreuil ; nous visitons l'une des maisons mobiles que l'Américain d'aujourd'hui préfère à l'appartement du 16° étage d'un gratte-ciel...
Dans cet ouvrage, Steinbeck a réussi une gageure : il s'est fait le héros de son propre roman. Et quel personnage sympathique, sensible, ironique il nous offre !" [source éditeur]